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Kasàlà pour Papou





Papou


Nous ne sommes rien sans les autres Je ne serais pas la même « moi », sans lui. Lui, c’est mon Papou-poète-hippie

Patriote debout, partisan du oui

Musique aux doigts, guitare au cou Sosie de Jacques Michel avec une gueule de Jacques Brel De Félix Leclerc à Tex Lecor Il les chantait tous

Papou-ébéniste-philosophe Écrivain-Flâneur des rues du Plateau Mont-Royal Il partageait les bancs de parc et les conversations

Avec les Nomades promeneurs aux récits éphémères Pêcheurs d ’histoires à remous, secoués à marée basse Une bouteille à la main, une douleur à la mer Sans phare ni repère Chavirés du cœur aux souvenirs devenus vagues De brume, ou de larmes Papou-Don-Quichotte à l’écoute Des perles perdues Des hontes que l’on chuchote D’un sourire entendu, d’âme à homme Une main de reconnaissance, un clin d’œil pour la chance Un silence ...

Papou-tendre-jardinier

Il aimait les fleurs et les femmes Qu’il humait d’un même nez et soignait d’attentions égales Chasseur-cueilleur-de-bouquets-papillons Fin-ficeleur-d’émotions, Emballeur-de-phrases-en-proses Voilà qu’il devint tout chose, pour une Vivace-Danielle-des-Îles

Immortelle-blanche-de-la-Madeleine Peintre-en-marguerite Maraichère-de-bivouac spécialisée en culture de chansons

Il la fit tige porteuse d’un bouton de rousseur Petite fleur de Mamarie devenue à son tour

Jardinière d’éclosions, de quatre jeunes pousses Devenus Grands-brins-de-gazon et...

D’une Princesse-bouton-d ’or Née un an jour pour jour

Après ton dernier soir Ça c’est fort

Papou-bras-dessus-bras-dessous Nos marches jusqu’au petit dépanneur pouvaient durer des heures Égarés dans des pensées sans peur ni clôtures Spectateurs de notre monde inventé, acteurs d’irréalités, écrivains sans plume Nos paroles aux vents s’évadaient à dos de nos imaginaires débridés. De l’envers de nos vies, nous nous étions tout dit. Porteur du doux comme du pire, et surtout

De tout ce qu’il ne fallait pas dire.


De retour en fin de soirée, éméchés par les nombreux rhums-cafés

Sourire en coin, notre complicité s’animait sur les planches du salon

Guitare au ventre, ma voix dans la sienne Nos paroles se lovaient sur les airs des Grands

Papou-Funambule-sans-fil Même parti il est partout, en nous

Tous racines de lui, branchés à l’invisible Nos refrains s’enfilent, nos paroles s’envolent

Entre sa mort et nos vies Sa poésie nous unit Manièce Tamanon


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