Kasàlà pour Papou
- Manon Vincent
- 26 juin 2023
- 2 min de lecture

Papou
Nous ne sommes rien sans les autres Je ne serais pas la même « moi », sans lui. Lui, c’est mon Papou-poète-hippie
Patriote debout, partisan du oui
Musique aux doigts, guitare au cou Sosie de Jacques Michel avec une gueule de Jacques Brel De Félix Leclerc à Tex Lecor Il les chantait tous
Papou-ébéniste-philosophe Écrivain-Flâneur des rues du Plateau Mont-Royal Il partageait les bancs de parc et les conversations
Avec les Nomades promeneurs aux récits éphémères
Pêcheurs d ’histoires à remous, secoués à marée basse
Une bouteille à la main, une douleur à la mer
Sans phare ni repère
Chavirés du cœur aux souvenirs devenus vagues
De brume, ou de larmes
Papou-Don-Quichotte à l’écoute
Des perles perdues
Des hontes que l’on chuchote
D’un sourire entendu, d’âme à homme
Une main de reconnaissance, un clin d’œil pour la chance
Un silence ...
Papou-tendre-jardinier
Il aimait les fleurs et les femmes Qu’il humait d’un même nez et soignait d’attentions égales Chasseur-cueilleur-de-bouquets-papillons Fin-ficeleur-d’émotions, Emballeur-de-phrases-en-proses Voilà qu’il devint tout chose, pour une Vivace-Danielle-des-Îles
Immortelle-blanche-de-la-Madeleine Peintre-en-marguerite Maraichère-de-bivouac spécialisée en culture de chansons
Il la fit tige porteuse d’un bouton de rousseur Petite fleur de Mamarie devenue à son tour
Jardinière d’éclosions, de quatre jeunes pousses Devenus Grands-brins-de-gazon et...
D’une Princesse-bouton-d ’or Née un an jour pour jour
Après ton dernier soir Ça c’est fort
Papou-bras-dessus-bras-dessous Nos marches jusqu’au petit dépanneur pouvaient durer des heures Égarés dans des pensées sans peur ni clôtures Spectateurs de notre monde inventé, acteurs d’irréalités, écrivains sans plume Nos paroles aux vents s’évadaient à dos de nos imaginaires débridés. De l’envers de nos vies, nous nous étions tout dit. Porteur du doux comme du pire, et surtout
De tout ce qu’il ne fallait pas dire.
De retour en fin de soirée, éméchés par les nombreux rhums-cafés
Sourire en coin, notre complicité s’animait sur les planches du salon
Guitare au ventre, ma voix dans la sienne
Nos paroles se lovaient sur les airs des Grands
Papou-Funambule-sans-fil Même parti il est partout, en nous
Tous racines de lui, branchés à l’invisible Nos refrains s’enfilent, nos paroles s’envolent
Entre sa mort et nos vies Sa poésie nous unit Manièce Tamanon
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